Vers un internet plus sûr
Dossier
Vers un internet plus sûr
Cybercriminalité : un travail sur le long terme
Espace de liberté et de communication, internet est aussi devenu le décor d’actes délictueux.
Un internaute peut très bien propager, à son corps défendant, un virus ou une attaque contre les serveurs d’une administration ou d’une entreprise. Racisme, xénophobie, négationnisme, incitation à la haine ou à la violence sévissent aussi sur ce réseau mondial.
Face à de tels fléaux, le Gouvernement a ouvert, le 24 juin 2004, un chantier destiné à lutter contre la cybercriminalité. Objectif : combattre toutes les formes de délinquance véhiculées ou facilitées par les réseaux numérisés, et les atteintes à ces réseaux, afin de protéger particuliers, entreprises et institutions.
Prévenir et dénoncer la cybercriminalité
Il s’agit tout d’abord de dresser une cartographie précise de la cybercriminalité et d’intensifier la formation dans ce domaine. Le Gouvernement souhaite également prévenir et sensibiliser le public, repérer les contenus illicites véhiculés par internet, accentuer la veille technologique et en matière de recherche-développement. Enfin, les criminels de l’internet doivent être systématiquement déférés devant la justice.
Reprenant deux propositions d’un groupe de travail sur la cybercriminalité, le Gouvernement a décidé de créer un pôle unique de signalement des sites à contenus illicites et un certificat de sûreté des contenus proposés sur la toile. Installé au sein de l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC), le pôle, actuellement en cours de montage, fonctionnera avec une participation paritaire de la police et de la gendarmerie. Il sera chargé de dénoncer aux autorités judiciaires les infractions constituées dont il aura été saisi par les particuliers ou les associations.
Une marque de confiance
Annoncé par le Premier ministre lors du Comité interministériel sur la société de l’information (Cisi) du 11 juillet 2006, un "label citoyen" sera mis en place cette année pour certifier la sûreté des contenus. Il distinguera, parmi les fournisseurs d’accès à internet et de services en ligne, ceux qui s’engagent à agir selon un code de bonnes pratiques. Selon les recommandations faites en avril 2006 par le Forum des droits sur l’internet, une telle marque de confiance pourrait comporter 70 engagements.
Lutter contre les abus
Le Gouvernement cherche également à améliorer les outils de lutte contre les abus sur internet. Une structure placée sous l’égide des ministères de la Recherche et de l’Industrie définit, dans le domaine de la recherche-développement, les thèmes prioritaires sur la sécurité des systèmes d’information.
Parallèlement, le Réseau national de télécommunications pour la technologie, l’enseignement et la recherche (Renater), qui relie un grand nombre d’organismes français, a pour mission d’assurer en toutes circonstances la sécurité du réseau, notamment lors de la mise en œuvre des plans anti-terroristes.
En France, les courriels non sollicités, "pourriels" ou "spams", coûtent 1,4 milliard d’euros par an. Des "polluposteurs" proposent aujourd’hui à certaines entreprises de louer ou de vendre, aux fins de prospection, les listes d’adresses électroniques qu’ils ont abusivement récoltées. Des dispositions ont été prises pour les sanctionner dans le cadre de l’article 22 de la loi du 21 juin 2004 pour la confiance dans l’économie numérique.
Sous l’impulsion du Cisi du 11 juillet 2006, l’association Signal spam a ouvert signal-spam.fr, la ressource nationale d’information en matière de lutte contre le spam, qui permet aux internautes de signaler tout courrier électronique indésirable.
Le cas du "phishing"
Récemment, les pouvoir publics ont eu affaire à un nouveau phénomène mettant en danger la protection des données personnelles des internautes : le "phishing" ou "filoutage". Une pratique qui consiste à récupérer les données personnelles sensibles (nominatives, professionnelles, mots de passe...) d’un internaute, par usurpation d’identité et en contrefaisant un site internet, celui d’une banque, par exemple.
Le Gouvernement a engagé avec les acteurs une réflexion pour fiabiliser l’authentification sur internet. Baptisé projet Confiance, le plan d’action national de sensibilisation aux enjeux et aux risques de l’internet bénéficie du soutien de la Commission européenne, dans le cadre de son plan d’action pour un internet plus sûr. La Délégation aux usages de l’internet a ainsi collaboré à un site dédié à la sûreté sur internet, protegetonordi.com.
http://www.internet.gouv.fr/information/information/dossiers/vers-un-internet-plus-sur/cybercriminalite-un-travail-sur-long-terme-403.html